Dans les années octante je crois, Richard JOLY éditait de façon sporadique des circulaires finement manuscrites, internes à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke dans lesquelles il se permettait de commenter des événements et de partager des états d’âme à leur sujet. Ces circulaires avaient pour entête : Brindilles. Elles étaient toujours écrites avec tac et finesse laissant voir toute l’érudition de cet homme. Évidemment, elles révélaient ses valeurs et ses convictions profondes; certaines me paraissant fort dépassées. Chaque fois que ce patriarche en signait une, chaque fois il prenait soin d’inviter ses lectrices et lecteurs (doublon qui le ferait justement « brindiller ») à y réagir, voire même à rédiger la prochaine. J’ai eu souvent envie de le faire mais, voyant bien les énormes contrastes quant aux propos et quant aux styles, je n’ai jamais osé le faire. Aujourd’hui, après une douzaine de Brins de vie (brin étant beaucoup plus court que brindille, je veux bien le voir comme un diminutif), j’ai l’impression d’oser enfin répondre à ces invitations et je profite de l’occasion pour saluer. Richard JOLY ce pilier de l’éducation –en particulier de l’orientation– au Québec !