Il y a dix ans, j’ai écrit pour le théâtre une fable qui, progressivement, se désagrège et devient réalité d’où son nom L’Infable (voir l’annexe dans Stratégies de maintien au travail). Dans cette pièce des animaux de compagnie (un chien, un chat, une perruche et un poisson) sont chaotiquement « délogés » et remplacés par les chômeurs de longue durée envieux des statuts et privilèges de ces toutous, minous, ti-pits et autres. Avec les ruches et poulaillers urbains qui commencent à s’implanter un peu partout, cette « prophétie » est sur le point de se réaliser avec une variante près; cela se fait par le biais d’animaux domestiques donnant miel, œufs et viande et contribuant ainsi, le plus souvent, à la survie d’exclus du travail, par exemple à Chicago l’an dernier aux ex-travailleurs de l’automobile.