Début d’août 1980 et sans doute dans la section Faits divers du journal, je lis que quelque part en France on avait retrouvé trois enfants disparus depuis 48 heures et, loin d’être traumatisés, ces enfants affirmaient avec rencontré des personnages à l’apparence bizarre mais très gentilles qui les avaient amenés dans un vaisseau cylindrique. L’anecdote se terminait en faisant référence à un nouveau concept, celui d’OVNI ! Plus tard dans la journée mon épouse Denise et moi décidâmes d’aller cueillir des framboises sur le terrain vacant de l’Université (nous demeurions alors au Montagnais) et, pour ce faire, nous mimes notre fils Guillaume qui n’avait alors que 11 mois dans sa poussette. Après un certain temps, il s’est endormi et nous avons décidé que Denise retournerait à la maison avec lui a alors que moi je complèterais les barquettes de framboises.
Maintenant seul et au gré de mes zigzags comme cueilleur, j’entrai peu à peu dans une clairière et y trouva des framboises particulièrement belles et grosses. De toute évidence, j’étais le premier cueilleur à avoir foulé ce paradis terrestre ! Le soleil se faisant généreux, je retirai ma chemise et pris ensuite conscience de la demi-circonférence de conifères qui entourait cette clairière. Machinalement, je fis un lien avec ma lecture du matin en me disant que ce serait un lieu idéal pour un atterrissage d’ovnis désireux de prendre quelques spécimens humains. J’avais à peine faite cette association, que soudain le sol s’ouvrit et je fus précipité dans un puits. Au fond, une vase épaisse me ralentit. Lors de la chute, je m’étais généreusement égratigné sur les quatre parois de béton de ce puits. Cependant, j’avais de plus en plus de mal à respirer ce qui fait qu’il montait en moi un grand besoin de m’évanouir. Je me ressaisis en pensant aux inquiétudes que cela occasionnerait entre autres à Denise et Guillaume (i.e. celle de ne pas me voir revenir, celle de ne pas me trouver, etc.) Alors je tentai de m’accrocher aux bords du puits mais ils étaient trop haut. Toujours aux prises avec un souffle court et bruyant et m’enlisant de plus en plus, je réussis à me faire une plateforme avec les bouts de madriers amenés avec moi dans la chute. Ainsi je pus avec beaucoup d’effort (et de nouvelles égratignures) sortir du puits et, une fois encore, mon seul désir était de m’évanouir espérant ainsi retrouver un peu de souffle. Mais toujours la pensée de mes êtres chers me convainquit d’au moins sortir de la clairière avant de m’évanouir. Une fois là, je me convainquis que finalement il valait mieux que je me rende à la maison. Devant la porte-patio, je râlai “Une ambulance” et m’écrasa sur une chaise.
Les ambulanciers nettoyèrent mes plaies et me suggérèrent d’aller passer des radiographies qui révélèrent aucune “cassure”. Je revins à la maison, le souffle toujours court. Dans les vingt-quatre heures qui suivirent je fus incapable d’évacuer liquide et solide et avais de plus en plus mal au ventre. Retour à l’hôpital pour me faire dire que la chute avait déclenché une paralysie du diaphragme et que si cela ne débloquait pas il faudrait opérer. Cette idée ne me plaisait guère et je vis alors appel au bon vieux lait magnésies pour purger le tout… avec succès et grand soulagement !
Deux jours plus tard, je me rendis à la Sécurité de l’Université pour les informer de ce puits. Avec politesse on ne m’exprima que doute et scepticisme prenant pour preuve le fait que ces terrains vacants avaient été maintes fois explorés par les étudiants de géographie et de biologie et que dans tous les registres ne faisaient nullement mention de ce puits. Alors je me mis à douter moins même pensant que tout cela était dû aux ovnis. Je retournai à la maison, pris mon appareil-photo et demanda à Denise de m’accompagner pour quelques clichés de ce puits. J’en conserve un, les autres ayant été remis à la Sécurité et les négatifs détruits.
Je retourna alors montrer ces photos à l’agent de sécurité qui voulu tout de go vérifier de ses yeux vus. Lorsqu’il vit se puits, il prit son waki Taki et appela sur le champ le Service d’entretien.
Quelques jours plus tard, une clôture de 2 mètres entourait ce puits avec plusieurs mises en garde.
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J’avais rangé cet histoire dans mes souvenirs jusqu’à ce que mon collègue et amie Francisco me la remémore en décembre dernier à l’occasion d’un gym plein air. C’est alors que j’ai faite une visite de reconnaissance des lieux mais sans succès. Alors j’enclenchai une démarche systématique de repérage : archives, vieilles cartes, témoins, etc. mais jusqu’à maintenant la seule et unique preuve tangible est ma photo…