Depuis longtemps j’affirme qu’une des retombées propre au travail est la gestion du temps et de l’espace. Dans ce brin, je voudrais m’attarder à cette seconde, la gestion de l’espace et, à partir de ma propre expérience de retraité de l’Université, en faire la preuve par neuf c’est-à-dire la preuve irréfutable.
Quand j’ai pris ma retraite de l’Université, ma Directrice m’annonça avec joie que je conserverais tout : bureau, téléphone, casier postal verrouillé, page Web et adresse électronique, etc.; privilèges qui, selon elle, je méritais bien surtout du fait qu’elle venait de me confirmer son statut de professeur associé. Quelques mois plus tard, devant gérer une première pénurie de locaux, elle se dit fort déçue de m’annoncer que je devrais rapidement céder mon bureau pour en partager un avec un autre confrère retraité. Du coup, idem pour le téléphone mais, s’empressa-t-elle de dire, j’aurais un poste personnalité. Quant au reste (casier postal verrouillé, page Web et adresse électronique), statu quo ! Environ deux plus tard, seconde pénurie de locaux. Ma chère Directrice m’annonça alors, avec une certaine gêne, devoir me retirer le bureau et, partant, le téléphone avec poste personnalité. Quant au mon cassier postal, toujours verrouillé, il serait maintenant partagé avec le collègue retraité. En revanche, je pourrais mettre sur ma carte d’affaire les numéros du Département, le Personnel ayant reçu le mandat de prendre et transmettre mes messages. Pour le reste, page Web et adresse électronique, rien de changer.
Cette semaine, c’est-à-dire 9 ans après ma prise de retraite de l’Université, j’apprenais que ma boite verrouillée et déjà partagée serait remplacée par un simple pigeonnier auquel je n’aurais accès que sur les heures d’ouverture du secrétariat. Heureusement, il me reste ma page Web et mon adresse électronique, mais pour combien de temps encore ?
J’ai bien raison de dire, qu’avec la retraite, la gestion… de l’espace rétrécit comme une peau de chagrin. Aucune rancune, aucune amertume ; simple constat !