Regret 2

Mon deuxième regret (cf. Regret 1) concerne deux M. Avec le recul je constate à quel point ces deux M étaient de grands innovateurs et visionnaires.

Le premier M  avait, dès 1972, imaginé un inventaire visuel des intérêts. Après tout, Rorschach ne proposait-il pas déjà une série de planches représentant des taches symétriques en vue de formaliser une évaluation psychologique ? Ce premier M voyait cet inventaire particulièrement pertinent pour les jeunes peu friands des études ou, tout simplement, peu entrain à la lecture ou à l’introspection.

Quant au second M, il avait esquissé une démarche-produit qui, 25 ans plus tard, sera appelé cartographie ou « mapping ». Or ces deux M avaient pris le risque d’intégrer leur projet dans le cadre d’un travail scolaire universitaire soit un mémoire et une thèse. Je fus pleinement témoin de cette opération pour le premier et partiellement témoin pour le second. Dans les deux cas, ces projets ne furent jamais menés à terme faute d’approbation, d’appui et de soutien. Dans les deux cas, les proposeurs mirent fin à leur projet d’étude.

Plus d’un quart de siècle plus tard, ces deux projets sont devenus des réalités majeures et incontournables. Cependant ils ne furent pas réalisés par ces deux M. L’Inventaire visuel des intérêts professionnels (IVIP) fut validé et publié une première fois en 2000 par Tétreau & Trahan (donc 28 ans plus tard) et ensuite mis en linge en 2008 par Gingras, Dupont & Tétreau.  La nouvelle publicité sur l’IVIP met de plus en évidence sa transculturalité, une problématique on ne peut plus de l’heure. Quant au deuxième projet, que ce soit en recherche ou en pratique, on voit régulièrement l’utilisation de cartographies pour répertorier divers savoir, savoir-faire ou savoir-être, qu’ils s’agissent d’individus ou d’organismes. Pour ce faire, on n’a même mis au point des logiciels tels le MOT utilisé par le CEFRIO.

Si j’aborde ici cela, c’est que pour ces deux M, j’avais le pouvoir d’influencer la décision quant à l’acceptation de leur projet et quant au soutien qu’ils requerraient. Dans les deux cas, j’ai usé de ce pouvoir mais, avec le recul, je crois que j’aurais pu et que j’aurais dû le faire davantage, d’où mon regret…

Récemment, j’ai retracé ces deux personnes afin d’exprimer ce regret et mes excuses…. Le premier a mentionné avoir ressentir un « petit velours à son égo » lorsqu’il a constaté des ressemblances entre le produit actuel et son document d’antan;  le second, après une crise existentielle sans précédent, dit avoir complètement oublié cette situation pénible et que maintenant la page est belle et bien tournée.

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