Je vais faire mon possible !

Pour faire contrepoids aux regrets révélés dans quelques billets précédents, «Je vais faire mon possible » ! Voici une phrase que j’ai souvent dite –et que je me suis encore plus souvent dit– qui, somme toute, m’a amené très loin. Sans l’utilisation fréquente de cette phrase, j’aurais eu une carrière tout à fait différente.

Ainsi, en 1973, cette phrase m’amena à donner à moins d’une semaine d’avis deux cours qui faisaient problèmes depuis des années, ce qui lança ma carrière de professeur universitaire qui dure depuis.

À quelques reprises, cette phrase me fit remplacer à pied levé un conférencier d’ouverture ou de clôture et m’en sortir avec brio selon les organisateurs.

Avec un délai de moins de 12 heures, cette phrase m’a conduit à assumer seul, une journée durant, plus d’une centaine de personnes (décideurs, gestionnaires, intervenants, consommateurs, etc.), le tout sous les réflecteurs des télévisions locales et nationales. Je suis sorti de cette aventure en disant –et surtout en me répétant– cette phrase devenue fétiche pour moi. Or j’étais à peine revenu au pays que je reçus un appel d’un adjoint au maire d’une importante ville de France qui me dit : « Ce que vous avez fait à…., j’y étais et j’aimerais que vous refassiez exactement la même chose chez-nous le plus rapidement possible ».

Cette phrase a fait en sorte que d’abord j’ai dû assumer seul l’entièreté d’un débat car la contrepartie avait été retenue par son ministère d’immigration et ensuite, le colloque qui suivi le lendemain du fait que les autres personnes ressources étant toujours bloquées à la frontière. Désemparés, les organisateurs proposèrent d’abord à l’assemblé de transformer les ateliers prévues en plénières. La proposition acceptée, ces mêmes ordinateurs se tournèrent vitement vers moi pour me demander sur le champ 4 thèmes-plénières, soit une par quart de journée puis, tout bonnement, on me demanda de les assumer. Faut croire que l’opération fut réussie puisque ces personnes me firent revenir à deux reprises dans cette région éloignée du globe.

Cette phrase fut aussi ma réplique lorsqu’on me mit au défi d’animer dans une même salle un groupe pouvant atteindre la centaine pendant deux jours. L’expérience ayant été concluante, elle fut reprise 4 autres fois sur des thèmes différents ce qui m’amena à mettre au point une nouvelle pratique appelée conférence formative.

Un secret bien gardé

Je dois vous avouer que derrière cette phrase laconique se cachait des alibis –que j’ai déjà appelés courroies de transmission– afin de protéger mon égo. Si l’aventure en question s’avérait un échec, je pouvais toujours dire que c’était une expérience « pilote » et que toutes les précautions ont été prises pour qu’il n’y ait pas de séquelles. Par ailleurs, comme de tels aventures arrivaient généralement à l’étranger, je me sécurisais en me disant que si ça ne marchait pas, et bien les gens présent m’oublieraient tout simplement.

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